Heavy Feet and Sun With Teeth

The darker seasons have always affected me in familiar and unfortunate ways. I find my emotions blunted, my motivation weakened and my feet feel heavier as the snow falls. Although it still excites me, after almost 3 years in Montréal, where the temperature lives well below zero and the air chews on my cheeks. But the coldest days are often the brightest, or as my friend once quoted her mother, “sun with teeth.”

Within the winter, there is clearly a harshness, an unyielding and unforgiving violence. A violence on the people, the animals, the plants; nature turning inside out on itself. One can see this shift, both in the shorter days and in the longest nights. In this transformation, many textures unfold. In this project I showcase and highlight the beauty I find in both the light and the dark.

Throughout the duration of time spent on this project, I made images in various lighting conditions. By purposefully going out into the night during snowstorms and freezing rain, I both experienced and documented the extreme elements. These nighttime images showcase the darkness and harshness of the season. In contrast, in my photos of softness, I was drawn to take mostly still lifes in extreme cold and bright sun. As the winter began ending, I shifted my gaze to the changes in the climate. For transition, and to add a glimpse of hope and quiet resilience, I photographed during dusk and blue hour, in similar locations where the snow was disappearing and spring was starting to show itself.

Texte traduit par Bianca Hrtschan:

Pieds Lourds et Soleil Mordant

Les saisons plus sombres m'ont toujours affectée de manière familièrement malheureuse. Mes émotions sont émoussées, ma motivation est affaiblie et mes pieds plus lourds au gré de la neige qui tombe. Néanmoins, même après trois années dans cette ville, je ressens encore l'excitation du froid qui me ronge les joues lorsque la température vit sous zéro. Les jours les plus froids sont souvent les plus lumineux, ou pour citer la mère d'une amie; ce sont les jours où ''le soleil mord''.

On retrouve dans l'hiver une dureté incontournable, une violence rigide et impitoyable. Une violence infligée aux humains, aux animaux, aux plantes; la nature se retourne sur elle-même. Le jour, la nuit, l'aube, le crépuscule, tout se mélange et les changements s'opèrent. Cette métamorphose de la nature se déploie en de multiples textures. Dans ce projet, je mets en valeur la beauté que j'observe à la fois dans la lumière et l'obscurité.

Au cours des quelques mois passés à travailler sur ce projet, j'ai capturé des images dans diverses conditions d'éclairage. En sortant volontairement la nuit lorsqu'il y avait de la pluie verglaçante et des tempêtes de neiges, j'ai expérimenté et documenté les extrêmes de la nature simultanément. Mes images nocturnes capturent l'obscurité et la dureté de la saison. En contraste, dans mes images douces, j'ai été amené à prendre principalement des photos de nature morte lors de journées de froids extrêmes, très ensoleillées. Alors que l'hiver tirait à sa fin, j'ai tourné mon regard vers les changements de température. Pour offrir une transition, une lueur d'espoir et un aspect de résilience silencieuse, j'ai photographié la neige qui fondait et les premiers signes du printemps aux mêmes endroits et ce, pendant le crépuscule et l'heure bleue.